Capitales saturées, plages surpeuplées, baies paradisiaques envahies, depuis quelques décennies le tourisme de masse est devenu le fléau des destinations grand public.
Les hauts lieux de la culture, les sites remarquables encore accessibles étouffent sous le piétinement des millions de curieux.
Le tourisme de masse?
Oui, vous savez, quand les humains trouvent la promiscuité géniale pour les vacances, histoire de changer de celle du quotidien.
Armés de perches à selfies, ils se ruent telles des mouches sur le miel des merveilles du monde, et en pompent la substance à coup de clichés instagrammables. Allez donc essayer de crapahuter dans les ruelles du Mont Saint Michel, ou d’embarquer en baie d’Halong…
Ou bien ils s’agglutinent dans les endroits qui ont eu la mauvaise idée de se retrouver sous le feu des projecteurs, comme Dubrovnik la croate. Depuis qu’elle a servi de décor à Game of Thrones, elle a droit à son lot de paquebots géants. Des milliers de passagers en débarquent d’un coup, envahissant les rues au point qu’il a fallu légiférer la circulation des piétons et instaurer un quota de visiteurs.
Venise connait le même problème, sans parler de l’enfoncement de sa lagune dû à la navigation intensive. Barcelone n’en peut plus du vrombissement des troupeaux de valises à roulettes. Les quartiers de charme sont vidés de leurs habitants, remplacés par les touristes de passage qui payent à la semaine ce qu’eux paieraient au mois. A Ibiza, en Corse ou à Bali, la consommation d’eau centuple, épuise les ressources naturelles des îles.
Et partout, la gestion des constructions anarchiques, du stationnement, des déchets est problématique. L’empreinte humaine dégrade, abîme, et finit par mettre en danger les destinations victimes de leur splendeur.
A l’heure des vols low-cost et du phénomène Airbnb, la démocratisation du voyage est-elle une fatalité ?
L’afflux des touristes est aussi une manne pour des pays en difficulté comme la Grèce, la Thaïlande ou bien d’autres. Mais cela reste vrai pour n’importe quel coin de la planète. A Paris, Tokyo, Delhi, leurs devises sont tout aussi bienvenues.
C’est la sur fréquentation des sites qui dénature leur charme, et qui fait naître un effet repoussoir. Les autochtones deviennent allergiques à ceux qu’ils finissent par considérer comme des envahisseurs sans gêne. Et les visiteurs se sentent comme du bétail qu’on promène dans un parc à thème.
L’industrie touristique est-elle une maladie incurable ?
Il semblerait qu’une prise de conscience émerge.
De plus en plus de personnes refusent de prendre l’avion, honteux de leur empreinte carbone. Elles partent moins loin, et souvent hors des sentiers battus. Parmi les amateurs d’exotisme, beaucoup optent désormais pour les départs en décalé. Juin, septembre, voire octobre, ont de plus en plus d’adeptes.
Et le souci de préserver l’environnement est présent dans leur discours. Achat à des artisans locaux, consommation réfléchie, activités respectueuses de la faune et de la flore, sont les nouvelles préoccupations écoresponsables.
Les gouvernements nationaux et les dirigeants locaux réagissent aussi, car il y a urgence.
Instaurations de quotas, de taxes, protection des sites sauvages, réglementation des locations et des accès. Les initiatives émergent pour tenter de contenir les effets néfastes du tourisme de masse. L’Islande impose une charte de bonne conduite à ses visiteurs, Venise interdit désormais l’accès des paquebots de croisière dans sa lagune. Leur seul dilemme est sévir ou périr.
Ce n’est pas voyager qui détruit.
Chacun doit pouvoir accéder au patrimoine de notre planète s’il le souhaite. Les tarifs low-cost apportent une forme de justice sociale en permettant au plus grand nombre de partir à l’étranger. Mais la concentration humaine et la destruction des ressources naturelles sont de réels problèmes.
Nous, voyageurs d’aujourd’hui, ne pouvons plus nous voiler la face : notre passage dégrade. Impossible de le nier. Oui, le tourisme de masse est un fléau. Faut-il pour autant renoncer définitivement aux déplacements ?
Non, mais opter pour un tourisme qualitatif et responsable est plus que jamais une nécessité.
Et vous, que pensez-vous du tourisme de masse? Laissez moi vos avis en commentaire.
Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway!
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