« La Tatoueuse de Jaipur » m’a d’abord attirée par son titre.
Une perspective de voyage en Inde ? C’est pour moi ! J’en rêve depuis l’enfance ( après avoir visionné une vieille série télé dont j’ai oublié le titre…). Un vœux non encore concrétisé, mais qui se réalisera bien un jour. En attendant, j’ai saisi l’occasion littéraire.
Excellente surprise : romanesque, exotique et féministe, la lecture s’est révélée addictive. Paré pour une immersion dans la Ville Rose? Je vous emmène dans le Rajasthan des années cinquante.
« La Tatoueuse de Jaipur » en résumé
Lakshmi, l’héroïne de « La Tatoueuse de Jaipur », peint de magnifiques tatouages au henné sur le corps des coquettes de la haute bourgeoisie de la ville. Elle connaît également les secrets de l’ayurvéda, la médecine traditionnelle des plantes. Deux cordes précieuses à son arc, qui lui permettent de vivre confortablement en dépit de son statut de jeune femme seule dans l’Inde patriarcale de 1950.
Son objectif est de terminer la construction de sa splendide maison. Et surtout de montrer sa réussite à ses parents dans l’espoir de regagner leur affection perdue.
Mais l’arrivée inattendue de Rhada, sa jeune sœur dont elle ignorait l’existence, va bouleverser ses plans. La forte personnalité et la naïveté de l’adolescente auront de nombreuses conséquences sur le destin des deux femmes.
Pourquoi j’ai aimé « La Tatoueuse de Jaipur »
À cause des personnages
Je craignais que ce roman tire vers le pathos ou tombe dans le cliché de l’héroïne «bonne fille humble mais digne » trop à la mode à mon goût. Il n’en est rien.
Certes Lakshmi est une femme forte et indépendante et Rhada une adorable déterminée. Mais elles sont aussi présentées sous leurs jours négatifs à certains moments. Des nuances de sombre qui apportent relief et crédibilité à leurs personnalités et favorisent l’identification du lecteur.
Pour le contexte sexiste
Les femmes de « La Tatoueuse de Jaipur » sont combatives et débrouillardes dans un milieu hostile à leur genre. C’est une des forces de ce livre.
Il évoque la difficile condition féminine dans l’Inde tout juste affranchie du joug britannique. À travers l’héroïne et sa sœur, mais aussi via les personnages secondaires, on perçoit le double poids des traditions indiennes et colonialistes. Ce qui est autorisé aux hommes est interdit à la gente féminine. Et ce qui est accessible aux européens ne l’est pas aux indiens. Encore moins aux indiennes !
Les épouses de nantis sont sommées d’engendrer des fils et de ravaler leurs ambitions. Les servantes abusées et les prostituées méprisées survivent dans la précarité. Tandis que les hommes, maîtres du jeu, sont gouvernés par leurs pulsions d’enfants gâtés.
Tout le monde combine, complote, se débat comme il peut avec ce qu’il a. Les puissants imposent leurs volonté, avec les mâles riches en premier lieu. Leurs conjointes ne sont cependant pas en reste. Et bien sûr, les plus modestes subissent. Cependant la roue du Karma tourne, obligeant chacun à évoluer pour le meilleur ou pour le pire
Et beaucoup pour la restitution de l’Inde post-coloniale
J’ai adoré cette immersion dans la tradition râjasthâni de 1950.
L’auteur utilise de nombreux termes en langue hindi pour désigner les objets, les aliments, les vêtements, etc. Ou dans les dialogues pour les salutations et onomatopées par exemple (Un glossaire à la fin de l’ouvrage permet de les traduire).
Des détails très « couleur locale » , enrichis de descriptions qui sont de véritables odes à la sensorialité. Maisons cossues, palais éblouissants, rues sordides y sont dépeints pleins d’entrelas, de variations chromatiques et de parfums. Fraîcheur sur la peau, moiteur, effluves… La gastronomie nous est révélée, toute en plats sophistiqués ou populaires dont l’énumération des ingrédients suffit à nous faire saliver. Les saris et autres cholis chatoyants s’offrent à la coquette que je suis.
Jaipur est décrite dans ses dédales et sa splendeur et donne envie d’aller là-bas. Son rose légendaire, ses intouchables, ses brahmanes sont-ils encore d’actualité ? Je rêve d’y séjourner !
Vous aimerez « La Tatoueuse de Jaipur si
Si vous aimez les histoires à rebondissement et les intrigues haletantes.
Si la culture indienne vous intéresse.
Vous aimez les femmes fortes et les personnages originaux ? Parfait.
Ou alors vous adorez voyager grâce aux livres ?
Pour toutes ses raisons et certainement pour d’autres, « La Tatoueuse de Jaipur » est devenu un best seller aux USA. Vu son succès, deux tomes lui ont succédé : « Le Secret de Jaipur » et « La Parfumeuse de Paris » (parus aux éditions Hauteville ).
L’auteure , Alka Joshi, vit aux États Unis depuis l’âge de neuf ans, mais elle est née en Inde. C’est sans doute ce qui explique l’authenticité de l’ambiance du roman et la réussite de ses personnages. Tatoueuse ambitieuse, écervelée juvénile, gavroche débrouillard et autres docteurs altruistes sont les visages d’une société complexe, riche et attachante finalement pas si éloignée de la notre.
Une belle découverte que je conseille aux femmes, aux amateurs de voyage et d’histoire. Et aussi à tous les passionés de romanesque.
Et vous, connaissez-vous la trilogie de « La Tatoueuse de Jaipur » ? Racontez-moi tout dans les commentaires.
Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway.
Vous voulez vous procurer « La tatoueuse de Jaipur »?
- Rendez-vous chez votre libraire préféré avec les références suivantes: « La Tatoueuse de Jaipur » de Alka Joshi, éditions Hauteville, collection Historique, ISBN 978-2-38122-358-2, 19.50€.
- En ligne: Cliquez ici
Pour conclure, voici une courte vidéo qui vous permet de faire connaissance avec Alka Joshi.
Vous pouvez également consulter sa chaine YouTube en cliquant sur ce lien.
Vous avez aimé cet article?
Vous aimerez peut-être
« La Cité perdue du Dieu Singe » de Douglas Preston
« Au Soleil redouté » de Michel Bussi
Crédit photo: archives personnelles.
Cet article n’est pas sponsorisé ni affilié.