Est-ce que vous êtes comme moi ? Tous les ans, en janvier, j’écris ma liste de bonnes résolutions.
Et systématiquement, elle se transforme en liste de ce que je vais procrastiner. Je sélectionne ce qui me tient à cœur, et que précisément je m’abstiendrai de réussir.
Pourquoi tant de haine envers moi-même ?
Je me fixe des objectifs dont le but larvé est l’échec. C’est donc que l’échec présente des bénéfices secondaires, me direz vous. C’est bien possible.
L’échec est une forme de liberté. Il libère de la pression de devoir satisfaire une attente, fut-ce-t-elle la mienne. Prendre une résolution, c’est comme se dire « A partir de maintenant tu dois écrire un article de blog chaque semaine ! », « Tu dois méditer tous les jours », « Tu ne dois plus jamais t’énerver après ton prochain ». Devoir versus liberté, quand la rigueur tue le plaisir mes envies se rebellent. La passive agressive en moi prend les manettes. Sa révolte prend la forme peu glorieuse de l’immobilisme.
Longtemps je me suis auto exaspérée. Et puis un jour, j’ai entendu quelqu’un dire que lorsque quelque chose n’est pas fluide, cela indique qu’on est sur le mauvais chemin.
Ma procrastination m’est alors apparue comme une sorte d’alliée. Elle me signale les projets qui ne sont pas les miens. Ceux qui me viennent sous influence de l’extérieur, et non d’une aspiration intrinsèque. Ou alors elle me dit qu’une charge émotionnelle trop intense s’y rattache, et qu’il faudrait la travailler.
J’ai appris à nuancer, à dédramatiser.
A en finir avec la culpabilité de ne pas réussir à être cet hybride de Maître Yoda, Greta Thurnberg et G.R.R Martin qui me semble la Perfection.
Je ne suis que moi-même, version « non idéale ». Qui ne fait pas assez de sport, qui lit moins que prévu. Qui n’est pas assez ci, et beaucoup trop cela. Et alors quoi ? Oublie la perfection, oublie. Les bonnes résolutions sont les tyrans inextinguibles de nos égos contraints. Elles nous donnent l’illusion d’un idéal à atteindre, ce qui revient à nous rappeler combien nous en sommes loin.
Le temps initiateur m’a appris qu’imparfaits nous sommes dignes d’amour. Et même, que c’est par là que tout commence : s’accepter tel qu’on est, défauts, imperfections, défaillances, mochetés, petitesses, médiocrités incluses.
Alors cette année, finies les bonnes résolutions.
J’ai des envies sous le capot, des rêves plein les soutes. Et comme les aventures au tournant des virages, je sais qu’elles me viendront, je sais qu’ils se feront, au bon moment.
Le moment présent.
Et vous, commencez vous l’année avec des bonnes résolutions? N’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires, je vous découvrirai avec grand plaisir.
Merci de m’avoir lue, et très bonne année à tous.
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