Comment combiner voyage et coronavirus?

L'aventure commence illustration Comment voyagerons nous après le confinement?

S’il y a bien une capacité que l’on apprend en voyageant, c’est celle de prendre les imprévus comme ils viennent, et de composer avec.  Et aussi d’avoir la souplesse, si besoin, de changer le tracé initial de notre feuille de route pour l’adapter à la réalité du terrain. L’arrivée intempestive du covid-19 dans nos vies est la nouvelle réalité. Avec, en corollaire, son impact indéniable sur nos libertés individuelles, à commencer par celles de nos mouvements. Pour ceux, comme moi, qui adorent voyager, la question se pose:

Comment allons-nous combiner envie de voyage et coronavirus?

On ne sait pas de quoi sera fait demain. La pandémie actuelle nous l’a rappelé sans ménagement. Tout peut changer d’un coup, alors qu’on n’est pas prêt, alors qu’on ne s’y attend pas. Et la seule solution est de faire avec. Certains résisterons, libre à eux, à chacun ses réactions. Pour ma part je me dis que ce « Wait and See » puissance comac est l’occasion d’observer le présent, de regarder ce qui se passe dans le monde. Et de tenter de réfléchir à ce qui sera le plus bénéfique pour la suite.

D’un côté, l’envie persistante des français de continuer à voyager (selon une étude marketing du site Air Journal, 49% des sondés déclarent envisager de partir cet été). J’avoue en faire partie. De l’autre côté, la persistance du risque sanitaire, mais aussi la conscience du dérèglement climatique et des dégâts de la mondialisation. Comment réussir à conjuguer tous cela?

Dans l’immédiat, pour l’été 2020

La Chine, avec sa longueur d’avance, est intéressante à observer.

Selon le quotidien China Daily, maintenant que leur confinement est fini, la majorité des chinois est prête à repartir en voyage. A 90% pour des séjours dans leur famille et à l’intérieur du pays. Dégâts économiques ou pas, la première envie des gens est de retrouver les petits plaisirs du quotidien, dont les sorties et le dépaysement font partie.

Le premier réflexe post confinement est donc de se reconnecter à l’insouciance, tout en conservant une méfiance sanitaire. Les personnes font la queue pour entrer dans les parcs d’attraction, retournent au restaurant installés à un mètre les uns des autres. Elles se  précipitent chez le coiffeur, font  du sport et du shopping. Avec de nouvelles contraintes. Celles de la distanciation sociale, du port du masque, des prises de température avant chaque entrée dans un lieu public. La vie reprend. Pas tout à fait comme avant, car les citoyens de l’Empire du Milieu voient désormais leurs smartphones transformés en bracelets électroniques qui tracent tous leurs mouvements. Mais avec les mêmes besoins, les mêmes envies.

Chez nous, en Occident

Il y a fort à parier que tous les pays chercherons à éviter une deuxième vague de contamination. Ce qui implique, en toute logique, de refuser les étrangers sur leur sol pendant un temps indéterminé. Frontières et compagnies aériennes fermés, nos vacances d’été 2020 se déroulerons certainement en France. Cela coïncidera avec le besoin de se rassurer concernant les modalités d’hygiène et les possibilités de rapatriement. Ajouté aux injonctions à soutenir l’économie nationale malmenée par le bouleversement du confinement, les séjours de proximité sont l’option la plus sensée.

Le moment est venu de redécouvrir nos vertes contrées. De rendre visite à sa cousine de Bordeaux, à son frère près de Puys de Dôme. Ou même de visiter le petit bois à trois kilomètres de chez soi. Les acteurs du secteur touristique s’adaptent. Le collectif  Patrimoine 2.0 , par exemple, propose actuellement sur les réseaux sociaux une opération de communication #CetEtéJeVisiteLaFrance pour inciter les français à pousser les portes des monuments locaux. Faute de pouvoir passer les frontières, l’idée de l’exploration de proximité me semble adaptée. Personnellement j’ai bien l’intention de m’y mettre dès le 11, et de vous concocter des minitrips en Bretagne (mon périmètre autorisé) jusqu’au 2 juin. Puis de vous emmener avec moi aux quatre coins de la France après, si c’est possible bien sûr.

Voyager ne signifie pas obligatoirement partir loin, mais plutôt se déconnecter de ses habitudes. Il suffit parfois de s’écarter de quelques kilomètres pour changer radicalement d’ambiance. Même à l’intérieur d’une ville, d’un quartier à l’autre tout est différent. Alors oui, en restant en France, ceux qui aiment voyager pourront combler leurs envies d’ailleurs. En tant qu’influenceuse, j’ai envie de contribuer à vous le montrer.

Pour info, la France est le pays le plus visité au monde, avec 86,9 millions de touristes par an (source fr.statista.com ). Et nous, nous avons la chance d’être sur place. Autant en profiter!

femme en randonnée illustration Comment allons nous combiner voyage et coronavirus

 Et après, à long terme?

Ok, l’été 2020 sera bleu-blanc-rouge. Mais après? Viendra probablement la phase du desserrage de boulon à l’intérieur de l’espace Schengen. Ce sera déjà mieux. Puis, petit à petit les frontières réouvriront à l’international. Et nous serons enfin autorisés à sortir nos petits gels hydroalcooliques pour laver nos mains suspectes, avant d’attraper nos passeports, et de les faire tamponner par des douaniers renfrognés masqués.

Nous pourront continuer à voyager, mais d’une façon différente. Les prix des vols longs courrier sont prévus à la hausse. Les nouvelles normes d’hygiène draconiennes changeront la donne dans nos budgets resto, hébergement, activités. Partir loin redeviendra un luxe. En d’autres termes, le voyage retrouvera sa valeur initiale, galvaudée depuis quelques décennies par le low-cost et l’industrie touristique de masse. On ne pourra plus « consommer » du voyage. Et ce sera très bien. Nous apprendrons à le préparer, le désire, le savourer. A le vivre comme une expérience de vie précieuse, qui restera longtemps gravée dans nos mémoires. Et non comme un produit consommable bas de gamme oublié sitôt rentré.

Je pense qu’à l’avenir  nous partirons moins souvent, plus longtemps, de façon plus consciente et responsable. Par la force des choses, car les tarifs augmenterons et beaucoup d’entre nous verrons leurs revenus diminuer. Cette nouvelle façon de voyager sera plus qualitative, et ce sera bénéfique pour les voyageurs autant que pour les pays visités.

Aujourd’hui 6 mai 2020, la planète est en mode lock-out. Cette pause forcée est peut-être un signal à entendre. 

Pour ma part, j’envisage de voyager hors de France quand la législation le permettra, en optant pour le slow-travel, les mobilités douces, et les séjours longue durée. De mettre l’accent sur le sens de ces voyages, plutôt que sur la consommation d’activités. Et vous, comment pensez vous voyager après le confinement? 

Pour approfondir le sujet, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur mon post Arrêter de voyager?