Silence sur Walkaway depuis septembre…mais le temps de la parole est revenu.
Sans m’en rendre compte, les jours ont filé. Entre confinement, déconfinement, reconfinement, rédaction web et vie personnelle, ils se sont faufilés. Entre mes envies de voyage contrariées par l’actualité deux mois après le lancement de Walkaway, la nécessité de s’adapter, celle aussi de payer mes factures, les jours m’ont emportée … Loin du flow, loin du flux créatif, vers les articles à deadlines courtes et la pression des commandes à honorer. Vers la vie en mode pilote automatique, celle-là même que j’ai tout fait pour quitter. Tellement facile de replonger sans s’en rendre compte!
Sans s’en rendre compte … ? Pourtant l’absence d’énergie qui enkyste mon moral est une alerte. Je sais depuis longtemps qu’elle apparait chaque fois que je m’éloigne de moi.
Paradoxalement, le reconfinement me ramène à l’essentiel.
J’ignore pourquoi, mais c’est ainsi. Peut-être le recul, peut-être la familiarisation? Peut-être la prise de conscience que rien n’est acquis, ni perpétuel. Et peut-être aussi l’acceptation du fait. Que seule l’impermanence est permanente, comme le dit la sagesse bouddhiste. Et que même si un vaccin est entrain d’arriver, et que le corona-problème finira par être résolu, autre chose prendra le relai. Avec la même échelle mondiale. Dérèglement climatique, nouvelle pandémie, émeutes en tous genres. Ce n’est pas du pessimiste, juste un constat en observant le monde tel qu’il est aujourd’hui. Nos vies seront probablement régulièrement bouleversées, à cause d’autres virus, à cause de la colère de la nature, à cause d’un tas de facteurs qui nous échappent. Le premier confinement m’a marquée, le déconfinement m’a leurrée. Le reconfinement m’a fait passer un cap.
Silence de transition. Parole d’acceptation.
Il y a un avant, et nous n’y reviendrons pas. Nous sommes dans l’après.
OK.
Et cet après consiste à réaliser que nous devrons désormais composer avec des bouleversements forts. Nous imaginions, dans l’Occident nanti, nos existences comme des barques paisibles sur le lac immuable et maitrisable de l’anthropocène. Et nous nous réveillons dans des voiliers minuscules, ballotés sur l’océan versatile d’une planète agacée. A la merci de forces plus puissantes que nous. Auxquelles, en permanence, ils faut nous adapter. Pétole et douce brise en alternance, ouragans et tempêtes envisageables. Météo climatique, économique, psychique, au beau fixe un jour, déchainées le lendemain. Plutôt qu’à des galériens du rapport de force, autant nous identifier à des navigateurs agiles et souples, intuitifs et apprivoiseurs de peur.
On se détend. On opte pour la résilience.
Comment je m’adapte?
Tout simplement en retrouvant l’état de créativité dont la pression m’avait éloignée. J’ai enlevé ma muselière mentale, déchiré ma camisole d’angoisse. La vie c’est maintenant. Je me sens à nouveau autorisée à me lâcher, m’exprimer, m’éclater. A laisser émerger mes idées sans logique, mes envies intuitives. A les exprimer sous forme d’articles de blog, ou dans les pages de mon carnet de journaling. Ou dans mon quotidien. A laisser une place à tout cela dans mon planning et surtout dans ma têtes. Je refuse de me laisser encager par une illusoire mise sous cloche de l’avenir.
Bref, fini le silence crispé, la fantaisie reprend la parole. Car c’est elle qui détient le pouvoir de transformer nos frayeurs en confiance, et le plomb de nos soucis en toboggans à solutions.
Et vous, comment vous adaptez vous à la nouvelle donne? Laissez moi vos impressions en commentaires!
Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway.
Vous pouvez aussi consulter mes autres billets d’humeur