Déménager en Belgique flamande

route et panneau belge

Déménager en Belgique flamande peut sembler compliqué quand on est français non néerlandophone. Pourtant, avec une connexion web et un peu de système D, la démarche est assez simple.

Je vous raconte mon expérience, en espérant faciliter la vie de celles/ceux qui s’apprêtent à s’installer dans le Plat Pays.

Première étape pour déménager en Belgique flamande: trouver un logement

Chercher son chez soi

Sur internet : en Belgique flamande, Immoweb.be et Immo.vlan.be sont les deux moteurs de recherche d’annonces immobilières qui offrent le plus de choix. Les textes sont rédigés en néerlandais. Déroutant au départ, mais bonne nouvelle : les traducteurs facilitent la tâche pour comprendre les annonces et communiquer par mail avec les agences.

Aidés par les traducteurs, nous avons rempli les formulaires de demandes de visites des sites web de notre top 10, en nous laissant une marge de réponse d’une semaine. Sur dix demandes, une seule a été positive. Deux étaient négatives. Les autres étaient sans réponse.

Cet unique rendez vous a suffi à nous décider à nous rendre sur place en voiture. Bonne idée, puisqu’une fois en Belgique, les agences qui n’avaient pas répondu au moment de notre départ nous ont contactés.

Visiter

Partis avec un seul rdv, nous avons finalement visité 9 appartements en 3 jours. Une demi heure suffit pour faire le tour de chaque logement. Et avec le GPS, la localisation des adresses à orthographe surréaliste est un jeu d’enfant.

N’hésitez pas à entrer dans les agences immobilières qui ont pignon sur rue. Certes, les gens derrière les guichets vous accueillent en flamand. Mais il suffit de leur demander s’ils parlent anglais ou français. Ils changerons de langue immédiatement et avec un grand sourire. Pas comme en France ! C’est un moyen efficace pour dénicher de nouvelles visites.

pile de carton ambiance déménager en Belgique flamande

Les démarches administratives pour déménager en Belgique flamande

Le dossier de demande de location

Une fois trouvé l’heureux élu, le locataire doit envoyer par email une candidature de demande de location à l’agent immobilier.

En plus des coordonnées et preuves de revenus habituels, il faut rédiger un petit texte de présentation qui explique au propriétaire qui vous êtes et pourquoi vous souhaitez habiter son bien. Pas besoin d’un roman, le but est de rassurer : oui vous avez des rentrées d’argent régulières, non vous n’avez pas quinze enfants à charge, et vous n’emmenez pas vos cinq chats. A noter que les animaux de compagnie sont souvent interdits dans les locations.

Après s’être assuré que le dossier est complet, l’agent immobilier le transmet au propriétaire qui choisira parmi tous les candidats. Ensuite, il ne reste …qu’à croiser les doigts. La réponse arrive normalement en deux ou trois jours. Dans notre cas cela a pris une semaine (nous avions même commencé à envoyer d’autres candidatures).

Le bail

Là aussi les démarches peuvent s’effectuer par e-mail.

Par contre c’est plus délicat pour la caution : il faut verser trois mois de loyer sur un compte séquestre belge. Or, pour ouvrir ce compte, il faut présenter une ID card électronique de résident, à demander sur place. Compliqué alors qu’on est à plusieurs centaines de kilomètres de l’autre côté de la frontière.

Nous avons trouvé une solution temporaire en faisant un virement directement sur le compte de la propriétaire. Nous ouvrirons ce fameux compte séquestre dans quelques jours, une fois enregistrés à la mairie et équipés de l’ID card. Et la somme confiée à la propriétaire y sera transférée.

Deuxième étape : préparation du déménagement

S’équiper

  • Récupérer des cartons, vieux draps, papiers journaux, papier à bulle. Dans les rues commerçantes, le soir devant les boutiques pour les cartons. Au fond des greniers, garages, placards pour les draps, le papier à bulle, les journaux. Ou à extorquer aux voisins/amis/proches.
  • Emprunter un diable.
  • Achats de scotch (au moins six rouleaux), marqueurs (deux ou trois), ficelle.

Préparer

Pour déménager en Belgique flamande ou ailleurs, impossible d’échapper aux cartons de vaisselle, de bazar, de déco enveloppés de feuilles de journaux qui noircissent les doigts. Ni aux bagages trop vite remplis. Il faut aussi démonter les meubles, débrancher machine à laver/lave vaisselle/frigo, etc.

A faire en écoutant du jazz (tant que la radio est en service) et en bonne compagnie.

Trouver un véhicule

Pour un trajet de six cents kilomètres, l’idéal est de louer un camion qu’on peut laisser à l’arrivée, afin d’économiser le temps et le carburant du trajet retour.

Rent and Drop propose ce service. Pour 200€, nous avons donc loué un 20M3 (la plus grande taille autorisée avec un permis B) réceptionné en Bretagne et rendu à Dunkerque le surlendemain.

Charger

Conseil :

  • Commencez par placer machine à laver/ frigo au fond, bien centrés.
  • Puis empilez les cartons à droite, à gauche et au dessus de l’électroménager, le plus haut possible, en complétant avec les bagages. Gain de place énorme et répartition des poids optimisée garantis.
  • Ensuite posez contre les parois latérales tout ce qui est long et plat : sommier à lattes, matelas, morceaux de penderies et d’étagères, etc.
  • Remplissez au milieu avec les meubles non démontables : sièges en tous genres, tables basses, coffres, guéridons et autres indispensables … Et profitez des espaces vides pour caser des bricoles petit format.
  • Il ne reste plus qu’à placer le canapé, dans le sens de la largeur, dos vers l’extérieur du camion. Protégé avec des draps, vous pourrez caser dessus quelques dernières choses légères : couette, plantes vertes. Voire des vélos !

Et voilà, le Tétris est prêt et bien calé.
Il n’y a plus qu’à prendre la route.

Intérieur camion premier rang cartons ambiance déménager en Belgique flamande
Troisième phase chargement camion de déménagement

L’arrivée en Belgique

  • État des lieux : tout juste arrivés, propriétaire et agent immobiliers sont présents pour l’état des lieux financé moitié-moitié par le locataire et le propriétaire. Eh oui, 350€ sortirons de votre poche pour ça !
  • Déchargement : commencé à deux pendant l’état des lieux, terminé cinq heures plus tard alors qu’il fait déjà nuit. Ouf !
  • Traitement des déchets : en fin de journée, des ribambelles de sacs poubelles jaunes posés à même le sol envahissent les trottoirs belges. Cela semble être la façon de faire ici car nous en avons vus partout, dans toutes les villes. Où se procurer ces fameux sacs ? Mystère pour l’instant. Réponse imminente.
  • Contrats électricité et gaz : le nouveau locataire doit contacter le service client Engie à son arrivée. Contrairement à la France, le propriétaire n’a pas la charge de la consommation de la période de transition entre deux locataires. C’est donc pour notre poche…

A savoir

Le parc locatif belge est globalement en très bon état. Sur neuf appartements visités, sept étaient en excellent état, avec une classe énergétique A ou B . Un était moyen, surtout à cause de son orientation nord et du ménage mal fait. Et un seul était vraiment vétuste.

Il n’y a pas de meublé en location longue durée en Belgique. Ils sont sur Airbnb, à la nuit ou à la semaine, pour les visiteurs de passage.

Les agents immobiliers sont très aimables et disponibles. Ils maîtrisent tous l’anglais, et assez souvent le français. Les échanges sont donc faciles, même sans connaître le néerlandais. Un petit « Hallo » pour dire bonjour, « Bedankt » pour merci seront appréciés et suffiront souvent à déclencher la sympathie.

Pont de Normandie par temps gris

Mes conseils pour déménager en Belgique flamande

  • Si vous vous débrouillez en anglais, c’est mieux car le flamand de base est à l’aise dans la langue de Shakespeare. De l’agent immobilier au chauffeur de bus en passant par la caissière de supermarché, vous êtes sûr de pouvoir communiquer. Alors que ce n’est pas systématique pour le français.
  • Pensez à configurer votre smartphone pour l’international . Vous pourrez ainsi continuer échanger par mail ou SMS avec les agences immobilières, et utiliser vos applis GPS (Waize ou autre) pour trouver les adresses d’appartements à visiter.
  • Pour déménager sans stress en Belgique flamande ou n’importe où, le secret est dans l’anticipation. En ce qui me concerne, la phase des préparatifs (mise en carton, démontage des meubles, formalités diverses) a pris trois semaines, en y consacrant les deux tiers de la journée. Mais peut-être sera-t- elle plus courte, ou plus longue pour vous. Tout dépend si vous déménagez un studio ou une longère ! Trois semaines pour 20m3, je vous laisse faire le comparatif avec votre propre volume d’affaires.

Voilà pour ma petite expérience

J’espère qu’elle vous sera utile le jour où vous déménagerez vous aussi.

Pour ma part, ce déménagement aura été l’occasion de quelques petits dépassements :

  • L’angoisse des méandres administratifs dans une langue que je ne connais pas. Merci Google Translate et la pratique de l’anglais !
  • La peur d’être mal reçue en tant que francophone en zone flamande, car le sujet semble très sensible ici dans les Flandres. Au final nous avons été très bien accueillis partout, avec beaucoup plus de convivialité qu’en France.

La phase « déménager en Belgique flamande » est désormais close. Tout a trouvé sa place dans notre nouveau nid clair et cosy.

Place maintenant à la découverte de ce joli pays.

Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway.


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Crédit photos: archives personnelles