Pluie d'Août-Un petit billet d'humeur estival

Un jardin plein de roses et de bambous, une petite maison paisible et lumineuse. Deux chattes qui vont et viennent entre terrasse et canapé. Un amoureux chéri qui rentrera ce soir. La journée rien qu’à moi pour écrire, lire, dessiner. Qu’importe la pluie d’août? Tout est là, tout est bien.

Près du transat en batyline, une flaque miroite la poésie du jour. Scintillante et mouvante, émouvante. Les gouttes pianotent sur les brins d’herbe un petit tempo doux. Milles idées poussent de la terre imbibée, le gris du ciel fait ressortir l’éclat des fleurs et de ma joie. Alliums et agapanthes valsent au gré du vent tiède. Leur vénusté s’amuse des intempéries tandis que je savoure la quiétude simple du spectacle.

Avec l’eau, ce qui germait, enfoui et oublié, s’active. Grâce à la chaleur qui l’accueille au sortir de l’humus, tout se déploie avec vigueur, en confiance, en couleurs.

Jardin sous la pluie illustration Pluie d'août

La pluie d’août c’est l’union des nuages du dehors et de notre soleil intérieur.

C’est quand le gris et le joyeux cohabitent, se complètent, se fécondent. Et font pousser la vie. Cette journée humide, passée derrière la baie vitrée, fertilise l’ardeur de mon été enthousiasmé.

C’est vrai, aujourd’hui pas de plage, pas de baignade. Ni d’apéritif en terrasse. Mes Ray Ban broient du noir au fond de leur étui, et ma robe à bretelles est flapie sur sa chaise. Durant des heures les gouttes s’égouttent, les gouttes s’écoulent, dessinent sur les carreaux des chemins hypnotiques. Je les laisse me guider vers mon propre inconnu, car je sais que c’est là que se trouve le noyau de mon être. Alors je suis comme une enfant sur un tapis volant, un tapis d’eau perlée dont les franges sont en brume. Je glisse je flotte je ne sais plus, je suis bien, loin, ailleurs, en même temps ici. Je ne suis plus que flow, plénitude, recentrée, amplifiée.

Voilà ce que m’apporte la pluie du mois d’août.

Voilà pourquoi je l’aime, la pluie d’août en Bretagne.

Rosier et lanterne