Règlementation Airbnb: Mon avis sur le durcissement des lois

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Depuis janvier 2021, la règlementation Airbnb est de plus en plus restrictive pour les loueurs. Abus de pouvoir ou mal nécessaire? Je mets ma double casquette d’usagère régulière et de résidente d’une ville ultra touristique pour vous donner mon avis.

La règlementation Airbnb depuis 2021

La naissance d’Airbnb  a d’abord provoqué l’enthousiasme général.

Idem pour toutes les plateformes de location de courte durée équivalentes: Se loger partout, quasiment quand on veut, où on veut, pour beaucoup moins cher qu’à l’hôtel, est un vrai bon plan. Tout bénéfice pour les deux parties, le client et le loueur.

Mais passé l’emballement premier, la médaille a montré son revers. Le premier problème étant la hausse de l’immobilier dans les zones les plus touristiques, à un point tel que les locaux n’arrivent plus à se loger. Et le second, la dégradation de la qualité de vie desdits locaux. Sans parler des hôtels pour qui Airbnb est une concurrence déloyale car exempte de charges.

En toute logique, les plaintes se sont accumulées. Ce qui nous mène à 2021.

Depuis l’été dernier, la règlementation Airbnb s’est durcie

Les nouvelles lois pleuvent en rafales sur les villes les plus prisées par les touristes.

  • Depuis janvier 2021: Dans une cinquantaine de villes (dont vous trouverez la liste en cliquant ici ) , les résidences principales ne peuvent être louées en entier que durant 120 nuits par an. Elles doivent par ailleurs obligatoirement être enregistrées en mairie.
  • Saint Malo a instauré un quota maximal de logements autorisés par quartier. 12,5% des biens dans la vieille ville, et beaucoup moins pour les autres quartiers. Les autorisations sont octroyées par ordre chronologique des inscriptions sur une liste d’attente.
  • A Montpellier, la location de résidences secondaires est limitée à six ans et à un seul bien par foyer fiscal depuis septembre 2021.
  • Depuis l’été 2021, Bordeaux soumet à compensation toutes les locations en meublé de tourisme. Ce qui signifie pour les propriétaires de secondaires qu’ils doivent transformer en logement durable un nouveau local, pour compenser l’occupation de celui qu’il exploitent en location courte durée. (Cliquez sur ce lien pour plus de détails)

Avec cette nouvelle règlementation Airbnb, l’objectif revendiqué des pouvoirs publics est de rétablir l’équilibre: juguler le nombre des locations touristiques, et remettre sur le marché des logements à l’année destinés aux habitants permanents.

Chambre illustration règlementation Airbnb

Le durcissement de la règlementation Airbnb: abus de pouvoir ou régulation nécessaire?

Mon opinion de cliente.

Je suis une grande fan d’Airbnb. On y trouve des pépites bien situées, pour pas cher. La plupart du temps, les hôtes sont adorables et les prestations sont dignes d’un hôtel de charme.

Les plateformes de locations de courte durée font partie du quotidien du voyageur depuis longtemps et ce serait dommage de s’en priver.

En tant qu’utilisatrice, j’avoue ne pas me sentir concernée par l’évolution de la règlementation Airbnb. Aura-t-elle pour effet de réduire l’offre? Si oui, je trouverais ça dommage car les logements Airbnb sont beaucoup plus personnalisés et chaleureux que les hôtels standardisés. Mais qui dit offre réduite dit généralement hausse des prix.

Or en tant que cliente opportuniste, si les tarifs Airbnb dépassent ceux de l’hôtellerie traditionnelle, je ne me poserai pas de question…J’irai où mon budget me guide. Je m’adapterai. Facile, tellement la variété des type d’hôtels est immense. Du B&B entièrement automatisé au cinq étoiles avec concierge, il y en a pour tous les goûts. La flexibilité est intégrée à l’ADN de cette profession.

L’évolution de la règlementation Airbnb ne fait que flouter la frontière entre les locations de particuliers et l’hôtellerie traditionnelle. Pour le client, au final, je ne pense pas que cela change grand chose.

Mon avis de résidente d’une région très touristique

Du point de vue financier

J’habite sur la Côte d’Emeraude. Plusieurs de mes amis proposent leur logement à la location. Ce ne sont pas des investisseurs, mais des personnes qui louent leur propre résidence principale. Le revenu qu’ils en tirent leur permet de vivre un peu plus confortablement. De compenser les mois creux de leur activité professionnelle. De payer les factures sans se serrer la ceinture. C’est un appoint conséquent dont ils auraient du mal à se passer.

En contrepartie, ils doivent se faire héberger ailleurs. L’une va chez ses parents à 20 km. L’autre loue une chambre chez une copine. Un autre a mis un lit dans la réserve au fond de sa galerie. Ils doivent aussi se rendre disponibles à chaque arrivée de leurs hôtes, pour les accueillir. Assurer le ménage et l’intendance (deux à trois heures en moyenne entre chaque location) en parallèle de leur travail. C’est un sport, un métier!

C’est vrai que le tourisme leur apporte une manne financière bienvenue. Et si la nouvelle législation Airbnb les en prive, leur vie sera plus frugale.

Du point de vue qualité de vie

Mais d’un autre côté, je suis obligée de constater la véracité de ce qui a provoqué le durcissement de la règlementation Airbnb. La spéculation immobilière, la muséification des centres-villes, la dégradation de la qualité de vie, les nuisances sonores sont devenus la réalité des habitants des zones touristiques.

La réalité, c’est:

  • Les noubas à répétition des vacanciers hilares qui se disent « Oh, c’est juste pour une fois! », en oubliant que tous ceux avant et après eux font pareil.
  • Le bruit des troupeaux de valises à roulettes sur les pavés, qui n’est pas une légende.
  • Les petits lotissements tranquilles transformés en villages vacances où on te regarde noir quand tu gares ta voiture dans ta rue devant chez toi.
  • Les prix de l’immobilier qui ont tellement grimpé que les locaux n’y ont plus accès.

En conclusion

Les locations de courte durée apportent de l’argent aux loueurs, et sont un bon plan pour les utilisateurs. Certes. Un deal gagnant gagnant? Oui à condition d’être proposées en nombre raisonnable.

Or c’est l’inverse qui se produit. Des quartiers entiers sont saturés d’annonces. Certaines villes se sont littéralement transformées en fourmilières touristiques géantes, pleines à craquer l’été mais désertes hors saison. Pour ma part, j’ approuve le durcissement de la règlementation Airbnb. J’y vois une possibilité de rééquilibrer l’accès au logement des habitants permanents, et d’assainir leur qualité de vie, tout en gardant aux touristes la possibilité de venir. Mais dans des conditions respectueuses du lieu et de ses résidents.

Comme pour tout, une trop forte concentration humaine engendre promiscuité, nuisances et dégradations. La solution de la régulation me semble la plus adaptée .

Et vous, que pensez-vous de l’évolution de la règlementation Airbnb?

Merci de m’avoir lue, et à bientôt sur Walkaway!

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