Carnet de voyage: Comment faire?

Carnets, valise, foulard ambiance vacances créatives

Comment s’y prendre, par quoi commencer un carnet de voyage? Que vous sachiez dessiner, rédiger ou pas, je vous dis tout.

Les carnets de voyage font rêver avec leurs mises en pages pleines de couleurs et leurs récits rocambolesques. Les vacances approchent… Et si l’artiste qui sommeille vous en profitait pour sortir aquarelles, crayons, colle et se mettait à l’action ?

Mode d’emploi.

Pour tenir un carnet de voyage, pas besoin d’être un romancier de talent ni un génie du pinceau.

D’abord levons les freins :

  • Savoir construire des phrases suffit. Et ça tombe bien : on sait le faire depuis le CP.
  • Être capable de découper et de coller des étiquettes, morceaux de prospectus ou tout mini trésor collectable est à la portée de tous.
  • Bien que les croquis soient toujours attrayants à l’œil, ils n’ont rien d’obligatoire si on ne se sent pas l’âme aquarelliste. C’est surtout l’agencement des éléments qui compte : Un peu de washi tape ou une ligne au feutre qui contraste, quelques images/étiquettes collées là où il faut, du texte réparti en blocs aérés… et voilà un rendu superbe sans aucun dessin !

Un carnet de voyage est un objet personnel. Comme pour le journaling, le but est d’y consigner ce qui nous inspire, de la manière qui nous inspire. De poser sur le papier les émotions, les anecdotes, les souvenirs qu’on a vécus. Certaines personnes sont à l’aise avec l’écriture, d’autres sont plus visuelles. Dans tous les cas, c’est bien. Donc niet les complexes.

Ambiance carnet de voyage

 Tenir un carnet de voyage… à quoi ça sert ?

Pendant le voyage

Le carnet est au voyageur ce que le smartphone est au geek : une extension de soi, un compagnon de route.

Les globe-trotteurs solo confient leurs états d’âme, leurs bons plans, leurs galères à cet ami de poche. Toujours d’accord pour les délires créatifs, les inventaires farfelus, les récits à rallonge, avec lui les moments creux passent plus vite que l’éclair.

De plus, s’accorder un petit temps chaque jour pour mettre notre périple en récit ( qu’il soit écrit ou dessiné) nous le fait vivre plus pleinement. Notre regard s’affûte, notre mémoire se rode. On avance la conscience accrue, l’instinct glaneur en chasse. « Ça je le mettrai dans mon carnet ! ». Le Nicolas Bouvier/ la Ella Maillard en nous s’éveille. Et qu’est-ce que c’est jouissif !

En couple, en famille ou en groupe, le carnet de voyage créé l’émulation.

Tout le monde s’y met, raconte, colle, croque à tout va. Parfois on lit nos pages aux autres, mais pas toujours, timidité oblige. Mais c’est toujours amusant de constater les différences de souvenirs d’un moment vécu en commun.

Bon, d’accord, en groupe c’est parfois compliqué. L’un/l’une écrit, pas les autres, frustrations à la clé. Bien voyager, c’est comme bien vivre : il faut savoir choisir son entourage…

Avant j’écrivais en clandestine et je préférais voyager seule. Maintenant j’ai la chance d’avoir un amoureux carnettiste lui aussi, alors on se comprend. Quand on part en vadrouille, on écrit le matin au petit déjeuner, à l’ombre des terrasses de café l’après midi ou le soir à la fraîche. On fait colle, ciseaux, prospectus communs, et on carnette (oui, du verbe « carnetter » inexistant dans le dictionnaire) avec application. Puis on se lit nos œuvres. Délicieux moments de création simultanée qui m’ont réconciliée avec les séjours en duo.

Après

Rien ne vaut un carnet de voyage pour conserver le souvenir de nos balades, séjours, explorations, et autres road trips. Les photos numériques enkystent la mémoire de nos pc et smartphones. On les regarde une ou deux fois, on les stocke et on les oublie. Idem pour les vidéos. Alors qu’un bête petit cahier, toujours accessible sur son coin d’étagère, sera beaucoup plus souvent feuilleté.

Surtout n’hésitez pas à y coller les tickets de bus/de musées, les étiquettes ou jolis emballages, les plans de ville, timbres, flyers,etc., récoltés pendant le voyage. Sur place, ils peuvent sembler sans intérêt, mais une fois rentrés vous serez épaté par les souvenirs qu’ils feront ressurgir. Proust avait sa madeleine, le carnettiste a ses pelures de serviettes en papier du Taj Mahal Palace…même processus.

Différents formats de carnets de voyage

Comment s’y prendre ? Par quoi commencer un carnet de voyage ?

En premier lieu : sélectionner le carnet et le matériel

Choisir son carnet de voyage

L’idée est de pouvoir l’emporter partout.

Pour cela, mieux vaut réfléchir à plusieurs critères :

  • Le format
  • La couverture et la reliure
  • Le type de papier

Ma préférence va aux carnets de voyage petits formats (9 cm x 14 cm) à couverture souple, légers et faciles à glisser dans une poche. Question de goût, car il est vrai que les couvertures rigides ont l’avantage de pouvoir être utilisées comme support lorsqu’on écrit ou dessine.

J’avoue être peu sensible à l’argument : debout, je replie mon carnet en deux et il m’offre une résistance suffisante. Ceci dit, je préfère m’asseoir. Sur un banc ou un muret, à une terrasse de café, au bord d’une digue ou sur une pelouse de jardin public, pas besoin de chercher longtemps pour s’installer confortablement. Calepin sur les genoux, petit matériel à portée de main, il ne m’en faut pas plus pour une session de carnet de voyage improvisée.

Beaucoup de carnettistes apprécient le format A5 (21 cm x 14,8 cm), ni trop petit ni trop grand.

Pour les reliures, deux écoles s’affrontent. Les adeptes de la spirale apprécient de pouvoir rabattre les pages et d’obtenir ainsi un meilleur support d’écriture. Ses détracteurs la fuient à cause de sa fragilité et de sa tendance à s’accrocher partout.

L’épaisseur de papier, quant à elle, dépendra de l’usage destiné à votre carnet de voyage. Pour écrire et coller, un grammage normal (type 90g/m²) suffira. Mais pour dessiner ou peindre, il faut plus d’épaisseur : 120g minimum, idéalement 300g pour les techniques humides. Ça évitera le gondolement de vos feuilles aquarellées.

Le matériel

Les minimalistes se contenteront d’un stylo (mon préféré: le bic 4 couleurs) et d’un bâtonnet de colle.

Vous pouvez compléter par une trousse contenant :

  • Une petite paire de ciseaux ou un cutter.
  • Un crayon à papier, quelques crayons de couleurs et/ou feutres
  • Un fine liner noir.
  • Une petite palette d’aquarelle, un ou deux pinceaux à réservoir d’eau, un petit chiffon ou mouchoir en papier pour essuyer les pinceaux.

Et aussi :

  • Une enveloppe à coller en dernière page du carnet de voyage. Elle sera précieuse pour ranger les petits trésors collectés au fil des jours (tickets de bus, étiquettes, etc).
  • Une petite pochette en tissu pour préserver le carnet des éraflements et salissures.

Voilà, vous êtes paré.

Deuxième temps : remplir le carnet de voyage

Que doit contenir un carnet de voyage ?

A vrai dire, libre à chacun. Mais voici quelques idées pour démarrer.

Organiser son carnet

J’aime bien structurer mes récits de voyage en trois parties :

  1. Les préparatifs : informations pratiques, itinéraire prévu, listes des incontournables à visiter, liste de mes envies sur place, inventaire de mon équipement, etc.
  2. La narration du voyage : quotidiennement (si possible), je prends un moment pour tenir mon journal de bord. Je commence par coller mes trouvailles et/ou dessiner quelques croquis rapides au feutre ou à l’aquarelle pour animer les pages. Puis je raconte le déroulement de la journée, avec ses découvertes, ses anecdotes, ses scènes marquantes, ses paysages, ses rencontres, etc. Je préfère rédiger chaque jour, quand ma mémoire est fraîche, car l’itinérance du voyage a vite fait d’effacer les souvenirs par d’autres. Les noms de villages, de spécialités locales ou de monuments typiques s’effacent tellement vite !
  3. Au retour, j’aime bien établir un petit bilan général avec:
  • Le détail de l’itinéraire réalisé (souvent différent de l’itinéraire prévu!).
  • Un récapitulatif de mes adresses préférées (restaurants, campings, hôtels, musées, monuments, etc).
  • Ce que je retiens de mon séjour : les impressions marquantes, comment je me suis sentie, ce que le périple m’a apporté.

D’autres possibilités pour organiser un carnet de voyage

J’utilise souvent le style chronologique d’un journal de bord pour sa facilité de mise en œuvre. Il suffit de raconter au fil des jours. C’est fluide, fidèle aux événements, ça se fait tout seul.

Mais d’autres méthodes existent. Vous pouvez, par exemple, structurer vos pages :

  • Par thèmes : Activités culturelles ou sportives, monuments visités, gastronomie locale, rencontres, etc.
  • Avec les couleurs : Vert des ambiances bucoliques, bleu balnéaire, ocre du sable… Chaque ville ou paysage possède une ambiance chromatique spécifique. Pourquoi ne pas s’en inspirer pour marquer votre passage ?

Ambiance écriture nomade

Quelques conseils

Datez vos pages : elles n’en seront que plus authentiques à votre retour. Et sur place, elles servent de repère.

Favorisez la régularité des prises de notes, quand vos souvenirs sont frais. Quitte à laisser des espaces pour des collages ou croquis ultérieurs si vous n’avez que cinq minutes. Rien n’est plus vivant qu’un récit à chaud !

Laissez quelques pages vierges. A votre retour, vous y collerez des photos imprimées. N’oubliez pas de préciser les noms de lieux en légende.

Essayez de conserver la même gamme chromatique tout au long de votre carnet de voyage. Il n’en sera que plus harmonieux.

Pour aller plus loin sur le sujet

Quelques marques mythiques de carnets de voyage

  • Traveler’s Company , la marque japonaise à l’origine du légendaire Traveler’s Notebook (autrefois appelé « Midori« ). Le concept est aussi simple qu’ingénieux: Le carnet est composé d’une couverture en cuir de qualité munie d’oeillets sur la tranche, par lesquels passent des cordons élastiques. On y glisse des inserts modulables à l’infini.
  • Moleskine , une autre référence du carnet de voyage. Bruce Chatwin, Ernest Hemingway et même Vincent Van Gogh l’avaient choisi pour son format poche, sa couverture rigide et la qualité de ses feuilles crème.

Les événements liés au carnet de voyage

  • Festival de Clermont Ferrand. Chaque année en novembre, l’association « Il faut aller voir » réunit le gratin des artistes carnetistes internationnaux.
  • Le Salon d’Aix en Provence. En février, la ville d’Aix organise son Salon du Carnet de Voyage avec une thématique annuelle.
  • Festival Rencontres, à Bordeaux. En décembre, vous pouvez y rencontrer des artistes, écrivains, dessinateurs ou bédéistes globe trotters.
  • Le festival d’Aventures du Bout du Monde: A Orléans, en mars. Première édition en 2023 organisée par l’agence de voyage ABM réputée pour ses séjours sur mesure.

Des idées de carnets de voyages inspirants

À feuilletez et refeuilleter sans modération:

Carnets de voyage variés

Tenir un carnet de voyage n’a désormais plus de secret pour vous

J’espère vous avoir donné envie de tenter l’expérience, et que mes petits conseils vous inspirerons de belles et nombreuses pages.

Si vous avez d’autres astuces spéciales carnet de voyage, n’hésitez pas à les partager en commentaire. Je les découvrirai avec grand plaisir

Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway


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Crédit photo : archives personnelles