Depuis plusieurs mois, j’entends sonner dans les médias spécialisés voyage, un terme étrange qui me donne envie d’en savoir plus.
Le bleisure.
Qu’est-ce donc que ce truc?
Bleisure? Qu’est-ce que c’est?
Comme son nom le laisse deviner, « bleisure » est le néologisme anglais « business » + « leisure ».
Le principe est de combiner voyage d’affaires et de loisir. Une conférence à Barcelone le vendredi, avec un retour le dimanche après avoir visité la Sagrada Familia et les ramblas. Ou un salon professionnel, prolongé le temps de profiter d’une exposition d’art contemporain.
Le phénomène n’est pas nouveau. Depuis longtemps, grands patrons et cadres à très hauts postes le pratiquent. Mais depuis quelques années, les millenials plébiscitent le bleisure, et la pratique s’est répandue en entreprise.
Les arguments en faveur du bleisure.
On pourrait croire que les chefs d’entreprises freinent à l’idée de laisser leurs collaborateurs trainer après leur mission. Ou refusent de financer du temps qui n’est pas consacré à la productivité. Pourtant le bleisure entre dans les mœurs, depuis environs 2017.
La qualité de vie au travail compte de plus en plus pour les salariés, surtout les moins de 35 ans. Les entreprises désireuses de fidéliser leur staff en ont conscience, et intègrent de plus en plus facilement le bleisure dans leurs codes.
- D’une part, elles peuvent y gagner financièrement sur le budget transport. Un billet d’avion est moins cher le dimanche soir que le vendredi, par exemple.
- Et la souplesse accordée à l’employé est une forme de reconnaissance des efforts qu’il déploie pour l’entreprise. Fatigue des transports, jet-lag, désorganisation de la vie de famille sont « compensés » par un peu d’agrément sur place.
- Dans la mesure où les dépenses professionnelles et personnelles sont dissociées, c’est plutôt un gain pour l’entreprise. Pour le même budget (voire moins, avec les billets retour moins chers), elle gagne en satisfaction de son salarié. Et tout le monde sait qu’un salarié motivé est un salarié productif…
Comment s’organise un voyage bleisure?
Les acteurs du tourisme s’y sont adaptés.
D’un côté les spécialistes du voyage d’affaire ajoutent désormais à leur offre des prestations complémentaires pour les familles: petits déjeuner enfant gratuits, tarifs dégressifs en cas de prolongation du séjour, etc.
Et de leur côté, les spécialistes vacances se sont mis à proposer des services qui permettent à l’un des parents de travailler, pendant que le reste de la famille profite du séjour. Salles de réunion, service traiteur, wifi, technologies de télétravail sont à disposition.
Comment s’organiser au sein de l’entreprise
La plupart des entreprises qui ont intégré le bleisure ont mis en place un encadrement précis. Les deux points essentiels sont l’assurance et les frais.
- Tout employeur a le devoir de protéger ses salariés, qui bénéficient donc d’une assurance souscrite par l’entreprise. Celle-ci couvre le salarié pendant toute la partie professionnelle du déplacement. Elle cesse de s’appliquer pendant le temps de loisir. Il faut donc dissocier assurance employeur et assurance privée du salarié.
- Même principe pour les frais. Disposer d’une carte d’entreprise implique de savoir séparer dépenses professionnelles et dépenses personnelles.
Pour le reste, une fois votre mission accomplie, vous pouvez profiter de l’endroit comme bon vous semble.
Le profil type du bleisure-user
55% des voyageurs bleisure estiment que la destination est un critère essentiel.
Leurs destinations préférées: Paris, New-York, Londres, Barcelone, Tokyo.
63% en profitent pour faire des visites touristiques.
61% prennent leurs repas au restaurant.
Les visites culturelles arrivent en troisième position des leurs occupations sur place.
Le bleisure est globalement perçu comme une possibilité d’équilibrer l’intrusion de la vie professionnelle dans la vie privée.
Ajouter quelques moments de plaisir et d’enrichissement personnel (pour sa propre culture générale, pour l’inspiration apportée par la découverte de lieux nouveaux) à ce qui est une obligation professionnelle est bénéfique pour les deux parties. Le travail empiétant de plus en plus sur la vie personnelle, il est logique que l’inverse se produise. Les frontières se diluent, des deux côtés.
Les voyageurs d’affaires y gagnent en motivation, les entreprises en qualité de la dynamique de groupe.
A qui s’adresse le bleisure?
Si vous êtes un adepte du voyage au long court, amateur de chemins de traverses et de lenteur, le bleisure n’est pas pour vous.
Par contre, c’est un excellent moyen de découvrir les capitales, et de s’adonner aux loisirs citadins. Expositions culturelles, concerts, photo urbaine, visites du patrimoine architectural. Après une réunion bien dense, ou un colloque intensif, c’est parfait pour recharger ses batteries.
Pour ma part, je trouve bénéfique de pouvoir combiner obligations et découvertes. Et que les employeurs comprennent ce qu’ils ont à gagner à jouer le jeu. Surtout à l’heure actuelle, où la pandémie complique notre façon de voyager.
Et vous, pratiquez vous le bleisure? Qu’en pensez-vous? N’hésitez pas à partager vos expériences et vos avis en commentaires.
Vous avez aimé ce post? Vous aimerez peut-être
Micro aventure, la tendance post-covid
Comment allons nous combiner voyage et coronavirus?
Tourisme de masse, fléau des destinations grand public
Pour avoir encore plus de détails (appli, destinations, etc.)
Voici le lien de ce site spécialisé sur le thème
Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway !