Le Meurtre du Commandeur, de Haruki Murakami

Illustration post Le Meurtre du Commandeur

Aujourd’hui je vous emmène au cœur de la création artistique et de l’initiation intérieure. Dans l’atelier d’un peintre nippon chamboulé. Au fond d’une grotte obscure découverte la nuit grâce à une clochette mystérieuse. Bienvenue dans l’univers du Meurtre du Commandeur, roman fantastico-pop du célèbre auteur de la trilogie 1Q84 . J’ai nommé Monsieur Haruki Murakami

Portrait Haruki Murakami

Pour résumer l’histoire du Meurtre du Commandeur

Le roman est construit en deux tomes:

  • « Une Idée apparait ».
  • « La Métaphore se déplace ».

Je vous conseille de lire les deux dans l’ordre chronologique, car il s’agit en réalité d’un seul récit, dissocié pour être plus lisible.

Beaucoup de séries peuvent se lire indépendamment les unes des autres. Les héros récurrents et leur histoire personnelle servent de fil d’Ariane à la narration. Mais chaque titre correspond à une intrigue interne aboutie, qui y débute et s’y achève.

Ce n’est pas le cas du Meurtre du Commandeur. L’histoire commence dans le tome 1, et se prolonge dans le tome 2. Il faut lire les deux titres pour comprendre son déroulement.

Ambiance lecture Meurtre du Commandeur

Tome 1: Une idée apparaît.

Le héros est un jeune peintre japonais trentenaire dont on ne connaitra jamais le nom. Il gagne sa vie en faisant des portraits, humblement heureux dans sa routine confortable d’homme marié. Il ne ressent plus le feu créatif sacré de ses débuts, mais sa vie simple lui va. Hélas, sa femme lui annonce qu’elle désire divorcer.

Le peintre quitte alors leur appartement, ère quelques temps, avant de trouver refuge dans la maison qu’un ami lui prête. Le père de ce dernier, un peintre célèbre de Nihonga, y vivait avant. En explorant les lieux, le jeune héros déniche un tableau caché dans le grenier : le Meurtre du Commandeur. Cette découverte enclenchera de mystérieux mécanismes dans la vie intérieure du jeune peintre.

Parallèlement, il fait la connaissance du charismatique Monsieur Menshiki, qui lui passe commande d’un portrait. Et de Marié, une élève de son cours de peinture, qui accepte de poser pour lui. L’ambiance dans la maison-atelier devient de plus en plus étrange, et avec l’aide de Menshiki, le peintre découvre une grotte cachée dans le jardin.

Le meurtre du commandeur tome 1

Tome 2: La Métamorphose se déplace

Dans la deuxième partie du Meurtre du Commandeur, la petite Marié disparait. Le jeune peintre est devenu le confident involontaire de Menshiki, et les deux hommes tentent de retrouver l’adolescente.

Le peintre rencontre le mystérieux propriétaire de la maison, qui est également l’auteur du Meurtre du Commandeur. Il se retrouve alors propulsé dans un monde souterrain indéfinissable, tel Alice de l’autre côté du miroir. Confronté à ses terreurs, ses ombres et ses paradoxes, le jeune peintre n’a d’autre choix que d’avancer à l’aveugle.

Pourquoi j’ai aimé Le Meurtre du Commandeur?

C’est avant tout le traitement par l’auteur des mécanismes de la création artistique qui m’a emballée. Artiste lui-même, il en parle « de l’intérieur », dans un discours qui s’applique à toutes les disciplines. Son héros est un peintre, mais il pourrait tout aussi bien être sculpteur, musicien, écrivain ou danseur.

Murakami détaille les mouvements intérieurs qui animent l’artiste.

Indépendamment de sa conscience et de sa compréhension, ils lui imposent leurs propres volontés. Cette façon d’accepter de s’offrir au mystère, à l’irrationnel, et de plonger dans l’inquiétant, est bien rendue dans son histoire. Même en tant que lecteur lambda, on perçoit intimement le processus. L’impression m’a fascinée.

Le Meurtre du Commandeur est un roman très « jungien », plein de surréalisme, de psycho-magie.

On n’en attend pas moins d’un livre intitulé « La Métaphore se déplace »! Il nous emmène dans l’exploration de nos propres galeries souterraines, celles dont on ne sait pas vraiment si elles sont fantasmes ou réalité. Pulsions refoulées, peurs archaïques, trauma sont autant d’épreuves qu’il nous faut surmonter pour que revienne notre enfant intérieur enfin sécurisé.

Récit initiatique autant qu’évocation du processus transformateur de l’art, ce roman au style tout en délicatesse est la forme littéraire et candide d’une cure psychanalytique réussie. Comme un conte, un tableau, une statue réussis, « Le Meurtre du Commandeur » est l’expression canalisée du cheminement d’un inconscient. Tout un chacun pourra s’y reconnaitre, c’est peut-être ce qui explique le succès de ce livre rempli de grâce.

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Vous aimez les romans qui évoquent la création artistique?

Jetez donc un coup d’œil sur mes post

« Trio » de William Boyd

Les Lance-Flammes

Et pour d’autres idées lecture:

« Les lieux sombres » de Gillian Flynn

« Au Soleil redouté » de Michel Bussi

« Un homme doit mourir », de Pascal Dessaint

Sur la gauche avant la Chine

C’est le cœur qui lâche en dernier

Corto Maltese-Le Jour de Tarowean

Merci de m’avoir lue. N’hésitez pas à partager votre opinion sur Le Meurtre du Commandeur en commentaireJe vous lirai avec plaisir.

A bientôt sur Walkkaway!