« La Cité perdue du Dieu Singe »… Ah ce titre comme une promesse d’aventure et de mystère… Ma main avide l’a extirpé immédiatement du rayon « Récits de Voyage » de la géniale Librairie Ariane à Rennes.
Découverte archéologique majeure, impénétrable jungle, serpents mortels et hommes de trempe, le scénario est digne d’Indiana Jones. Mais la différence est que tout est vrai.
Ce récit n’est pas une fiction mais l’expérience vécue entre 2012 et 2015 par Douglas Preston, l’auteur.
Prêt pour un voyage au cœur de la forêt hondurienne ? C’est parti!
« La Cité Perdue du Dieu Singe » en résumé
Douglas Preston est écrivain, journaliste et passionné d’archéologie. (Cliquez ici pour plus d’informations sur lui)
En 2012, il a accompagné une expédition archéologique dans le but de découvrir « La Cité Perdue du Dieu Singe », une ville mythique du Honduras bâtie par une civilisation précolombienne inconnue. Jusqu’alors, personne n’avait réussi à localiser Ciudad Blanca (l’autre nom de la Cité Perdue).
Mais la découverte a un prix : nature hostile, serpents venimeux et jaguars à l’affût, boues aspirantes et contretemps météorologiques constituent le programme. Accompagnés, bien sûr, de milliards d’insectes affamés, de vilaines maladies et d’immanquables conflits entre experts archéologues. L’aventure quoi.
Dans « La Cité Perdue du Dieu Singe », l’écrivain américain relate son expérience dans le rôle du béotien-narrateur.
Il commence par poser le contexte en évoquant les origines de la légende de Ciudad Bianca et en détaillant l’historique des précédentes recherches.
Puis vient la partie sur l’expédition en 2012-2015 : constitution de l’équipe, matériel technique, fouilles, les péripéties météo, sanitaires, diplomatiques, etc.
Il conclue par une évocation de l’histoire factuelle des civilisations passées, et insère quelques réflexions sur les leçons à en tirer aujourd’hui.
Mon avis sur « La Cité Perdue du Dieu Singe »
« La Cité Perdue du Dieu Singe » tient autant du récit d’aventure que du compte rendu scientifique et de la rétrospective historique. C’est ce qui fait le charme de ce livre, mais aussi ses quelques lourdeurs.
J’ai aimé
J’ai adoré la description de l’ambiance « bivouac en pleine jungle » vécue par une équipe hétéroclite avec :
D’un côté les scientifiques, journalistes, écrivains, photographes sans expérience de la survie en milieu hostile.
Et de l’autre les archéologues, soldats, guides familiers des bébêtes prédatrices et des menaces sylvestres.
L’auteur a le sens de la narration.
La description de son vol à bord du Cessna transportant le lidar qu’il définit lui-même comme « violente et terrifiante » est absolument épique.
Et les explications techniques, notamment sur le fonctionnement du lidar ( un radar qui émet des impulsions infrarouge au lieu d’ondes radio) sont fluides. Loin d’être laborieuses, elles contribuent à mieux comprendre le déroulement de la mission.
Mais c’est l’évocation de l’histoire du Honduras que j’ai appréciée par dessus tout.
Et plus globalement les passages sur la colonisation du Nouveau Monde par les conquistadors espagnols. Les pages sur la propagation et les effets des épidémies sont stupéfiantes.
Au final, les connaissances de Douglas Preston sur l’histoire des civilisations nous poussent gentiment à nous interroger sur le futur de la notre. Avec érudition et sans forcer, il expose les faits du passé et nous laisse tirer nos conclusions.
J’ai moins aimé
Les descriptions trop longues, trop détaillées, trop nombreuses alourdissent considérablement ce récit. Et surtout, la reconstitution du contexte qui a mené au démarrage des fouilles occupe presque un tiers du volume. Cent trente pages pour enfin découvrir les ruines et débuter l’exhumation, c’est beaucoup !
Certes, remonter aux légendes originelles de la création de Ciudad Blanca, raconter les premières tentatives de découverte, établir les portraits hauts en couleur des précédents (et bredouilles) explorateurs, présente un intérêt. Mais l’auteur aurait pu faire plus concis. J’avoue avoir sauté des pages dans la première partie, trop ennuyeuses et inutiles.
Ces défauts ne m’ont cependant pas empêché d’aimer « La Cité Perdue du Dieu Singe ». Car au final, le mélange d’aventures réellement vécues, de connaissances scientifiques et d’histoire des civilisations était passionnant.
Le livre se conclue par une invitation à considérer les leçons du passé. Dépaysement, érudition et questionnement … N’est-ce pas ce qu’on attend d’un bon bouquin ?
« La Cité Perdue du Dieu Singe » est pour vous si…
Si l’âme d’Indiana Jones sommeille en vous, si l’aventure, les conditions extrêmes, la connaissance acquise à prix de morsures de moustiques et de menaces serpentesques sont chevillées à votre esprit, vous adorerez lire « La Cité perdue du Dieu Singe ».
Vous aimez l’histoire, l’archéologie, la science, les civilisations mystérieuses ? Alors vous aimerez aussi.
N’oublions pas que ce récit narre de l’intérieur la découverte archéologique la plus importante du vingt-et-unième siècle. Une légende est démystifiée, son mystère est désormais révélé. Est-ce une perte, est-ce un gain pour l’humanité ? Difficile à dire, mais que c’est enrichissant à méditer!
Et vous, êtes-vous fasciné par les civilisations inconnues ou préférez-vous les histoires d’actualité ? N’hésitez pas à partager vos avis dans les commentaires, c’est toujours un plaisir de vous découvrir.
Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway
Pour vous procurer le livre:
- Rendez-vous chez votre libraire préféré avec les références suivantes: « La Cité perdue du Dieu singe » de Douglas Preston, éditions J’ai Lu – 8.90€ ou éditions Albin Michel – 24€
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Crédit photos : archives personnelles
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