« Faillir être flingué » de Céline Minard

Iconographie Faillir être flingué

Un jour de mai où je farfouillais dans une boite à livres au coin de ma rue en France, je suis tombée sur la couverture fatiguée de « Faillir être flingué ». Ô miracle ! Une pépite, là sous mes yeux !

Le mythique opus des grands espaces américains, offert par le destin à la fan de Lady Minard que je suis. Sur la tranche, l’inscription « boite à livre » est tatouée pour toujours. Les coins sont écornés, un scotch un peu ridé maintient un bout du dos. Aucun doute, c’est moi qu’il attendait.

Il m’a suivi dans ma valise. Et je l’ai lu à la vitesse d’un cow-boy en cavale, tellement c’était bien, c’était fort, c’était fou.
Je vous dis tout.

Faillir être flingué sur la tranche

« Faillir être flingué » en résumé

Céline Minard  s’est essayée au western, version épopée littéraire tournant autour de plusieurs personnages. Le lecteur les découvre d’abord éparpillés dans le Grand Ouest, à la façon d’une galerie de portraits. Puis leurs trajectoires pour le moins échevelées finissent par se rejoindre dans une ébauche de ville qu’ils contribueront tous à bâtir en fonction de leurs « talents » respectifs.

Il y a les frères Jeff et Brad, dans leur carriole à deux bœufs chargée de leur vieille mère mourante. Il y a Eau-qui-court-sur-la-plaine, jeune guérisseuse puissante, sage et mystérieuse. Et Bird Boisverd qui veut récupérer son cheval volé par Élie le filou. On croise aussi l’époustouflante Arcadia, contrebassiste de choc. Et Sally la tenancière de saloon aussi douée au commerce qu’au tir. Et quelques autres encore que le hasard/l’auteure a placés dans la fresque pour servir son histoire.

Faillir être flingué-gros plan couverture

Pourquoi j’ai adoré « Faillir être flingué » ?

À cause du style !

Céline Minard écrit à l’image du décor de son livre. Elle rédige grand, vaste et riche. La moindre description est un bijou ethnique : sophistiqué sauvage, brut raffiné, râpeux-poli en alternance qui fait mouche. C’est d’une beauté frappante, violente. D’une beauté mi virile mi féline, ying et yang. Musique des mots, métaphysique de l’action, réflexion et mystère de l’humain face à la nature. De l’humain face à sa nature.

Le titre est un hommage aux règles du western : un héros digne de ce nom voit la mort approcher de très près, mais est assez malin pour l’éloigner dans un frisson d’adrénaline. C’est ce que vivent les personnages de « Faillir être flingué », chacun à leur manière. C’est aussi ce que vit le lecteur par procuration, grâce aux situations et aux personnages inventés par Céline Minard. Mais aussi par la magie de sa prose qu’on pourrait dire chamanique.

Un livre somptueux et original, plein d’humour, d’intelligence et de lyrisme. À lire d’urgence si vous aimez la grande littérature !

Livre ouvert Faillir être flingué et tasse

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  • Rendez-vous chez votre libraire préféré avec les coordonnées suivantes : « Faillir être flingué » de Céline Minard- Éditions Rivages poche- Parution avril 2015- 340 pages- 8,50€.
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Et vous, avez-vous lu « Faillir être flingué »? Êtes-vous fan de western? Racontez-moi tout dans les commentaires!

Merci de m’avoir lue et à bientôt sur Walkaway.


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Crédit photo: archives personnelles.

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Ambiance lecture Faillir être flingué