Aaaaaaah le bonheur d’avoir enfin réalisé un vieux fantasme: celui d’aller au moins une fois dans ma vie aux festival « Jazz sous les Pommiers » à Coutances.
Voilà, c’est fait! J’ai eu la chance de découvrir le cru 2022, et d’assister à la Battle Méderic collignon versus Yannick Pédron.
A peine rentrée, je suis encore nimbée des vibes jazzy de mon week-end et j’ai envie de vous faire part de mon expérience.
Petite histoire de Jazz sous les pommiers
Jazz sous les pommiers est, comme son nom l’indique, un festival de jazz qui se déroule chaque année à Coutances, en Normandie dans la Manche, pendant la semaine de l’Ascension (du samedi au samedi).
Deux amateurs de jazz coutançais l’ont lancé en 1982. Ils proposent une sélection éclectique, à la fois
- Dans les genres proposés, avec une programmations qui va du jazz façon « New Orleans » à des rythmes électro.
- Et dans la sélection des artistes, qui inclue autant de stars internationales que d’artistes locaux. Il y a même une scène ouverte aux amateurs.
Les concerts payants se déroulent dans des lieux fermés comme le Théâtre, la salle Marcel- Hélie, le Magic Mirror, la Cathédrale.
D’autres animations sont proposées gratuitement un peu partout dans la ville: dans les caves des Unelles, square de l’Évêché, dans les bars, dans la cour du Musée, etc.
Ce qui fait que depuis quarante et un ans, pendant la semaine de l’Ascension les rues de Coutances se remplissent de mélodies, de gens qui dansent, qui mangent, qui boivent, de files d’attente, de musiciens stylés, de bénévoles alternatifs, de buvettes à consignes et de foods trucks débordés. La partition rodée d’un festival réussi, en somme.
Mon expérience à Jazz sous les pommiers.
Première découverte
La première fois que j’ai entendu parlé de Jazz sous les pommiers, j’avais seize ans et j’étais dans un petit bar de lycéens qui n’existe plus. Sur le mur, une affiche avec un pommier, des noms de groupes musicaux et un graphisme réussi ont marqués mon œil d’ado esthète. Il n’en a pas fallu plus pour que je me dise « Dommage que ce soit loin! ».
Tous les ans, par la suite, les belles affiches m’ont à nouveau aguichée. Et j’ai fini par connaitre quelques uns des noms écrits dessus. Avec l’envie encore plus forte d’y aller un jour.
Tout cela pour dire que c’est d’abord la communication papier qui m’a fait connaitre ce festival. Et aussi la radio (France Musique pour être précise).
Le site web
Aussi, quand je suis allée sur le site du festival pour acheter mon billet, heureusement que j’étais déjà motivée, et que ce n’est pas par ce biais que je l’ai découvert.
Le site est parfait pour un habitué qui veut seulement accéder à la grille des horaires et acheter son billet en ligne. C’est clair et concis, le paiement passe tout seul, parfait.
Mais qu’il est fastidieux de jongler d’une page à l’autre, ou d’avoir une vision d’ensemble des animations! En tant qu’internaute, j’avais l’impression que le festival consistait en une succession de concerts disparates. Mais qu’aucune ambiance communautaire n’existait. Au point de conclure qu’une journée sur place suffirait amplement.
Pour accéder au site de Jazz sous les pommiers, cliquez sur ce lien
Sur place
Arrivée à Coutances en fin de matinée pour avoir le temps de trouver où stationner, j’ai suivi le fléchage des petits panneaux « parking du festival » pour profiter de la navette mise à disposition des visiteurs. Sur le terrain: deux véhicules. Et la distance jusqu’au centre ville est tellement minime que je l’ai parcourue à pieds en 5 mn.
Je m’attendais à une foule dense dans les rues du centre-ville.
A la place, des quinqua tranquilles et des trentenaires décontractés flânaient autour de la cathédrale et buvaient des bières sur les terrasses clairsemées des cafés. Est-ce l’effet festival? Toutes les consommations étaient servies dans des gobelets en plastique, y compris l’expresso que j’ai commandé. Un micro gobelet en plastoc de buvette, tout fin, tout moche qui se renversait à cause du vent.
Les tote bags au logo du festival accrochés aux épaules des passants me confirmaient que je ne m’étais pas trompée de date, mais j’avoue avoir douté un instant.
Mais plus je m’approchais du Théâtre, plus mes oreilles captaient des notes.
En contrebas de la cathédrale, des barnums sont apparus. Des voix s’en échappaient. C’est ici, au square de l’Évêché, que se trouve la scène ouverte aux amateurs. Ambiance guinguette, guirlandes, soleil. Talents inégaux mais déterminés. La musique adoucit les mœurs et la bière noie les couacs.
En descendant encore un peu, j’ai trouvé le théâtre. Architecture pitoyable des années soixante-dix, mais qui nous accueille avec une déclaration de bon augure: « La culture est essentielle et Jean-Paul est éternel ».
Le Théâtre sert d’épicentre aux ruelles piétonnisées dédiées à Jazz sous les pommiers.
Tout le long s’égrènent la boutique du festival, encore des buvettes, des bars ouverts ou fermés, des tables de pique-nique. Toujours pas de foule. L’ambiance est festive et légère. Elle pétille à l’image des Coq Hardi mousseuses servies par centaines (ou milliers?) aux assoiffés du rythme.
En feuilletant plus en détail le programme papier récupéré au Théâtre, je m’aperçois du nombre d’animations gratuites proposées :
- Rencontres et dédicaces avec certains artistes.
- Pique-niques musicaux.
- Lectures musicales.
- Concerts en plein air.
- Expo photo.
Mais pas le temps de trainer.
Trois quart d’heure avant le début de la Battle Collignon vs Pédron, la file d’attente est déjà conséquente devant le théâtre. J’y prends place, et j’attends.
Des musiciens passent, habillés décalés et instruments en bandoulière. Le public est relativement hétéroclite. La moyenne d’âge tend cependant vers la soixantaine. Les gens sont cool calmes. Les conversations sont celles d’habitués de longue date, de fins connaisseurs.
Puis, enfin on avance. Placement libre dans la salle de concert. La chance m’accompagne, je trouve un siège côté droit, au quatrième rang. En quelques minutes, toutes les places sont occupées, et certains se rabattent sur les strapontins.
Bonne acoustique, très joyeux moment de « duel » pour rire entre deux pointures du jazz français. D’un côté le trompettiste Médéric Collignon, de l’autre le saxophoniste Pierrick Pédron, s’affrontent musicalement sous l’arbitrage de Nathalie Piolé et Alex Dutil (animateurs radio stars de France Musique).
Mon avis sur Jazz sous les pommiers
Le concert
Je suis ressortie de la Battle Collignon vs Pédron complètement épatée par l’inventivité et le talent des deux quintets. Mention spéciale à la flutiste du groupe de Y. Pédron. La flute traversière version jazz est une vraie découverte pour moi!
De plus, le format « duel » est vraiment ludique et dynamise le format concert. Pas sûr que la réussite ait été au rendez-vous avec des intervenants moins talentueux. Mais Collignon et Pédron avaient la virtuosité et les capacités d’improvisation requises. Et le duo radio Natalie Piolé- Alex Dutil n’a plus à faire ses preuves. Le cocktail était idéal pour ce format, et le résultat fut un feu d’artifice.
Le festival
Je m’attendais à un événement de grande ampleur et saturé de visiteurs. J’avoue avoir été surprise par la tranquillité de l’ambiance, par le parking vide, par les terrasses clairsemées et les barnums facilement accessibles. Il est vrai que j’ai découvert Jazz sous les pommiers lors de son dernier jour de 2022 (le samedi 28 mai), alors peut-être que beaucoup avaient déjà pris le chemin du retour?
Quoi qu’il en soit, j’ai adoré! Pour l’ambiance paisible et bien rodée, pour le public bon enfant et connaisseur, et surtout pour l’excellence de la programmation, bravo à toute l’équipe!
Si vous êtes amateur de jazz, je ne peux que vous conseiller d’y aller. Et si possible, d’y rester deux jours, pour avoir le temps d’assister à un concert payant tout en profitant des autres animations gratuites. Pour moi ce fut l’occasion d’un moment suspendu, acoustique et magique, à la hauteur de mes vieux rêves adolescents.
Merci de m’avoir lue. J’espère vous avoir donné envie de découvrir Jazz sous les pommiers à travers ces quelques lignes. N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires, c’est toujours un plaisir de vous lire.
A bientôt sur Walkaway!
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