Rennes est connue pour être la capitale de la Bretagne, pour son équipe de foot et pour son ambiance étudiante. Mais on y pense rarement en tant que destination touristique. C’est dommage, car cette jolie ville regorge de trésors architecturaux , de petites places pavées et de ruelles arty dans lesquelles il fait bon flâner.
Je vous emmène avec moi pour une balade dans le centre historique.
Un peu d’histoire sur Rennes
Avant de visiter un endroit, je trouve intéressant d’en savoir un peu plus sur l’histoire qui l’a façonné. Car une fois nos regards de promeneurs renseignées, ils n’en sont que plus affutés pour décrypter les petites découvertes qui s’égrènent le long de nos déambulations.
Voici donc quelques rudiments sur l’histoire de Rennes.
Capitale de la Bretagne, Rennes est située à la jonction de l’Ille et de la Vilaine. Elle a été fondée au deuxième siècle avant notre ère par une tribu celte: les Redones. Les gallo-romains la nommaient alors « Condate« , qui signifie « confluent« .
Au Moyen Age
La ville s’est progressivement étendue. Attirant toujours plus de bourgeois prospères et de membre de l’élite bretonne, Rennes est devenue la capitale du Duché de Bretagne au XVIème siècle. Le Parlement, un de ses bâtiments phares, a été construit entre 1618 et 1655. La cité médiévale a doucement cédé la place à la ville « nouvelle », avec la construction de quartiers résidentiels de style classique.
Mais le terrible incendie de 1720 reconfigure totalement Rennes.
Le 22 décembre, un menuisier ivre met accidentellement le feu à son échoppe située rue Tristin (actuelle rue de l’Horloge). A cette époque les maisons étaient construites en bois. Les flammes se sont donc propagées à toute vitesse. Et pour amplifier la catastrophe, les greniers remplis de réserves de graisse et de bois en prévision de l’hiver se sont transformés en véritables bombes. L’incendie aura duré six jours, et s’il a été vaincu partiellement grâce aux hommes, c’est surtout l’arrivée de la pluie qui a permis d’y mettre fin.
Bilan:
- une dizaines de personnes meurent asphyxiées pendant leur sommeil.
- 40% de la ville est détruit.
- un habitant de Rennes sur trois se retrouve à la rue.
La reconstruction de Rennes
Il a fallu vingt-huit ans pour rebâtir Rennes (1726 à 1754). Pour des raisons budgétaires, l’architecte Jacques Gabriel s’est concentré uniquement sur la zone réduite en cendre. La place du Parlement est refaite. Un nouvel Hôtel de Ville voit le jour, ainsi que sa Place Neuve. Le quartier est repensé dans la vision « moderne » de l’époque, avec des rues rectilignes et des espaces aérés. Esthétiquement, la rénovation est une réussite. Malheureusement, elle accroit aussi le fossé avec les quartiers épargnés par le feu, où règne la misère.
Pour en savoir plus sur l’incendie de Rennes de 1720, n’hésitez pas à consulter ce lien.
Déclin post révolution
La Révolution et le départ des parlementaires amorcent le déclin de Rennes. Au XIXème, l’insalubrité règne. L’armée s’installe et les couvents se font casernes.
Pourtant, l’arrivée du gaz et la canalisation de la Vilaine modernisent la ville. En 1882, les égouts sont installés. L’activité économique est encore très rurale, et l’industrialisation peine. Imprimerie, confection, chapellerie, arsenal permettent à peine aux rennais de survivre.
L’expansion d’après-guerre
C’est à partir de 1945 que Rennes change d’échelle. Henri Fréville est un maire visionnaire. Les architectes Georges Maillols et Louis Arretche transforment la cité vieillissante en métropole moderne et attractive d’envergure nationale.
De nos jours, Rennes fait régulièrement partie des tops listes de « villes où il fait bon vivre ». 220 000 habitants , 67 000 étudiants y vivent. Dotée d’universités, d’un aéroport, de nombreuses infrastructures de pointe, c’est une capitale économique innovante, très dynamique et pleine de vitalité.
Maintenant que vous en savez un peu plus sur Rennes, il est temps de commencer la balade.
Une journée pour visiter Rennes
Place de la République
Arrivée par le métro après avoir laissé ma voiture au parking relais « Poterie« , j’ai décidé de descendre à la station République. Située en plein cœur de Rennes, la place du même nom est le point de départ idéal pour une balade à pieds. La situation est stratégique puisque tous les bus et métro s’y arrête, mais aussi parce que:
- D’un côté, en traversant le quai, on arrive directement au quartier médiéval, et à celui de la Place Neuve et du Parlement.
- De l’autre, rive sud de la Vilaine, on accède aux Champs Libres, aux quartiers de la Gare, à la Criée et à la place du Colombier.
La place de la République sera réaménagée en 2025. Pour l’instant, elle abrite le Palais du Commerce, construit entre 1885 et 1929, à l’intérieur duquel se trouvent la Poste et la Bourse du Commerce. Mais la Ville a lancé un appel à projets pour changer la fonction du bâtiment à partir de 2025.
Après un petit café à la Brasserie de la Paix, j’ai eu envie de commencer ma visite par les rues commerçantes.
Direction place de la Mairie
En passant par la rue de Rohan, qui longe les Galeries Lafayette.
Cette partie de Rennes a été reconstruite après l’incendie de 1720. Les rues sont assez aérées, les monuments en imposent. L’été et pendant les vacances de Noël, quand la nuit tombe, les façades de l’Hôtel de Ville s’illuminent d’une somptueuse animation son et lumière. Profitez en si vous en avez la possibilité. Le spectacle est accessible à tous. Il suffit de se rendre sur la place, face à la Mairie. En plus c’est gratuit et le résultat est magique!
Ce secteur regroupe les rues piétonnes commerçantes. Sol pavé, magasins chics et boutiques underground, l’ambiance est cossue et arty.
En trainant dans les rues adjacentes entre le Parlement et l’église Saint Germain, j’ai repéré:
- D’abord un bar à chat: Le Chat Puccino
- Puis un pub qui fait envie, caché sous des voutes à pierres apparentes: le Penny Lane
- Et une super librairie, spécialisée dans la BD, le polar, la fantasy et la SF: M’enfin
La rue Saint Georges
Une de mes rues préférées de Rennes! D’abord pour ses fantaisistes alignements de maisons à pans de bois, et pour sa brochette de boutiques aux enseignes un peu kitch. On y trouve aussi la librairie Le Failler, une institution à Rennes où il fait bon s’attarder.
En s’écartant légèrement des rues centrales, on arrive à la piscine municipale Saint Georges. Sa façade en mosaïque Arts Déco est l’œuvre d’ Isidore Odorico ,un artisan renommé de l’époque de l’entre-deux-guerres.
Certes, ce petit coin de Rennes est un peu moins fréquenté. Mais il mérite le détour pour ses ruelles décentrées et ses pépites architecturales.
Le vieux Rennes médiéval
Après ma boucle autour du Parlement, je suis retournée côté Ouest, vers le vieux Rennes. Non sans avoir trainé devant les vitrines des magasins chics bien sûr!
Les rues du Chapitre, de la Monnaie, Saint Sauveur s’enroulent autour de la cathédrale Saint Pierre et forment avec leurs consœurs les entrelacs d’un des quartiers médiévaux les mieux préservés de Bretagne. En effet, on arrive dans la partie de Rennes a été épargnée par l’incendie de 1720. Elle grouille de petites cours pavées, de maisons à pans de bois et de sculptures gothiques.
C’est aussi par ici que se trouve la fameuse rue Saint Michel, autrement appelée « rue de la Soif ». En qualité de capitale étudiante, Rennes fait partie des villes qui comptent le plus de bars par résidents. Et une bonne partie se concentre dans la rue St Michel. Les jeudis soirs, ambiance fêtarde garantie!
La place des Lices
La balade continue vers la place des Lices, toujours dans le vieux Rennes. La place doit son nom aux tournois qui s’y déroulaient au Moyen Age. Maisons bourgeoises et hôtels particuliers datant du XVIIème s’y succèdent, particulièrement bien conservés. D’ailleurs beaucoup sont inscrits aux Monuments Historiques.
Si vous venez un samedi, ne ratez surtout pas le marché des Lices, qui a lieu sur la place et sous les halles Martenot. C’est l’un des plus grands de France avec ses 300 emplacements, mais aussi l’un des plus anciens puisqu’il existe depuis 1622. En plus, le coin regorge de petites terrasses toutes plus engageantes les unes que les autres. Ce serait dommage de s’en priver.
Toutes proches, la place Sainte Anne et celle du Champs Jacquet continuent de nous régaler des façades à colombages et de l’ambiance moyenâgeuse. Les murs sont de travers, les pavés irréguliers, les vitrines sont un peu crado, et l’ensemble dégage un charme fou.
C’est sur cette note séduite que je vais arrêter cet article sur Rennes car il est déjà suffisamment long.
Il vous donne un petit aperçu de la ville, mais Rennes recèle beaucoup d’autres trésors que je vous invite à venir découvrir par vous-même. J’espère que ma balade vous a donné envie de visiter la belle capitale bretonne, et je vous remercie de m’avoir lue.
Comment aller à Rennes?
Rennes est facilement accessible.
En train
- Compter 1h30 de trajet depuis Paris Montparnasse.
- 3h30 de Lilles.
- 4h20 de Bordeaux
- 5h30 de Marseille
Par avion
L’aéroport de Rennes – Saint Jacques est à 20 mn en bus du centre-ville (ligne C6, arrêt République). Plusieurs liaisons nationales et internationales sont proposées.
- Pour la France: au départ de Paris, Marseille, Nice, Lyon, Bordeaux, Toulouse.
- Pour l’étranger: Londres, Southampton, Birmingham, Exeter, Manchester, Dublin, Cork, Madrid, Barcelone, Amsterdam, Rome;
En voiture
- Comptez 3h30 de Paris en passant par l’A11 ou l’A81
- 4h30 de Bordeaux
- 5h30 de Lilles.
Le stationnement à Rennes
Parkings relais et transports en commun
J’ai opté pour la voiture car j’habite dans la région rennaise. C’est le plus adapté pour mon cas.
Comme je venais pour une journée, j’ai profité des parcs relais du Réseau Star. Ce système propose de stationner gratuitement son véhicule dans des parkings situés en périphérie de la ville. Ensuite il n’y a plus qu’à prendre le métro ou le bus.
Je trouve cette solution vraiment pratique, car le prix est minime (celui d’un ticket de transport) et on arrive dans le centre ville en dix minutes à peine. Sans se fatiguer, en plus.
Par contre, attention aux horaires: les parking ferment à 1h du matin. Alors gardez un œil sur votre montre si vous allez prendre un verre après le dîner! (Pour plus de renseignements, cliquez ici)
Se garer dans le centre ville
L’autre solution est de se garer en centre ville. Vous serez libéré de toute contrainte concernant les horaires.
Mais en contrepartie les tarifs font mal au porte monnaie.
Et circuler dans l’hyper centre ne sera pas l’expérience la plus fun de votre visite de Rennes: limitation de la vitesse à 20 km/h, labyrinthes de rues à sens unique, travaux fréquents, embouteillages dès 16h, parking souvent pleins…
Quoi qu’il en soit, peut importe votre façon d’arriver à Rennes. Ce qui est certain, c’est que vous découvrirez une ville pleine de vitalité et de trésors architecturaux très variés. Il y a fort à parier que vous vous attarderez avec délectation le long de ses grands boulevards majestueux, ou sous les colombages multicolores des adorables ruelles pavées.
Je vous souhaite une bonne visite de Rennes les amis! Et surtout, n’hésitez pas à partager vos expériences en commentaire.
A bientôt sur Walkaway!
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